Nouveautés en matière de contrat de sécurisation professionnelle : harmonisation avec l’Assurance chômage

Le contrat de sécurisation professionnelle (CSP) connaît en 2025 une série de modifications majeures destinées à aligner ce dispositif avec les dernières évolutions de l’assurance chômage. Cette révision intervient alors que le paysage du retour à l’emploi s’adapte aux réformes du Ministère du Travail et au rôle renforcé de France Travail dans l’accompagnement des salariés licenciés pour motif économique. Parmi les innovations, la prise en compte différenciée de l’âge des bénéficiaires dans la durée d’affiliation requise pour ouvrir droit à l’allocation de retour à l’emploi (ARE) est un changement clé. Par ailleurs, la prolongation du dispositif jusqu’à la fin 2025, avec l’introduction d’un nouveau cas d’allongement pour les salariés en congé de présence parentale, démontre l’intention de sécuriser davantage le parcours professionnel des travailleurs en phase de transition. Ces ajustements impliquent une harmonisation technique et normative entre la convention interprofessionnelle centrée sur le CSP et la convention générale de l’Assurance chômage signée en novembre 2024, sous l’égide notamment de l’UNEDIC et en lien étroit avec la CPAM, l’Acoss et la Sécurité Sociale. À l’heure où Pôle emploi joue un rôle déterminant dans la mise en œuvre opérationnelle des mesures, comprendre ces nouveautés devient indispensable pour les entreprises, les salariés et les professionnels des ressources humaines.

Prise en compte de l’âge pour l’affiliation au contrat de sécurisation professionnelle et son impact sur l’allocation

Le contrat de sécurisation professionnelle, créé pour accompagner les salariés victimes d’un licenciement économique, se trouve désormais révisé dans son mode de calcul des droits à indemnisation. Le principal changement en 2025 réside dans la distinction opérée entre les salariés selon leur âge pour déterminer la durée d’affiliation nécessaire à l’ouverture des droits à l’allocation de retour à l’emploi (ARE) et, par ricochet, au versement de l’allocation de sécurisation professionnelle (ASP).

Ce nouveau système prévoit que les salariés de moins de 55 ans doivent justifier d’une période d’affiliation de 24 mois dans les 24 mois précédant la rupture de leur contrat de travail. En revanche, les salariés âgés de 55 ans et plus sont soumis à une durée d’affiliation prolongée à 36 mois sur les 36 derniers mois. Ce mode différencié découle directement de la convention d’Assurance chômage renouvelée en novembre 2024, qui oriente désormais les dispositions du CSP afin d’éviter toute incohérence entre les régimes.

Cette adaptation s’inscrit dans le cadre d’une politique visant à reconnaître la difficulté accrue de reclassement des salariés séniors sur le marché du travail. Par exemple, un salarié de 57 ans licencié économique devra justifier d’une affiliation plus longue pour conserver ses droits à l’ARE et bénéficier des mesures du CSP, alors qu’un collègue de 45 ans sera soumis à des critères plus souples. Cette mesure vise également à équilibrer les ressources financières du régime de l’assurance chômage géré par l’UNEDIC.

  • 24 mois d’affiliation requis pour les moins de 55 ans
  • 36 mois d’affiliation requis pour les 55 ans et plus
  • Application identique sur la durée du contrat de sécurisation professionnelle
  • Impact direct sur le montant et la durée de l’allocation de sécurisation professionnelle

Il est important de souligner que cette réforme exige une vigilance accrue de la part des employeurs et des salariés eux-mêmes afin de vérifier leur éligibilité au moment d’enclencher la procédure de CSP. Le Ministère du Travail a ainsi engagé une campagne d’information associant Pôle emploi et Services Publics pour garantir une meilleure compréhension des nouvelles règles.

Âge du salarié Durée d’affiliation requise Base de calcul
Moins de 55 ans 24 mois 24 mois avant la fin du contrat de travail
55 ans et plus 36 mois 36 mois avant la fin du contrat de travail
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Harmonisation du contrat de sécurisation professionnelle avec la convention d’Assurance chômage de novembre 2024

La signature de la nouvelle convention d’Assurance chômage le 15 novembre 2024 ouvre une nouvelle ère dans la gestion des dispositifs de soutien au retour à l’emploi. Le contrat de sécurisation professionnelle, lui, doit impérativement s’adapter pour maintenir sa cohérence avec le cadre juridique et financier établi. La convention du 26 janvier 2015 relative au CSP, déjà modifiée par plusieurs avenants, a vu l’adoption de l’avenant n°10 en mars 2025, visant précisément cette harmonisation.

Les partenaires sociaux, autour de l’UNEDIC, ont dû ajuster plusieurs articles relatifs notamment aux modalités de calcul de l’allocation, à la durée de prise en charge, ainsi qu’aux conditions d’éligibilité. Cette synchronisation entre le CSP et l’Assurance chômage permet non seulement de simplifier les démarches administratives mais également de rendre plus équitable la protection des salariés licenciés.

Par exemple, avant cette mise à jour, des contradictions existaient quant aux durées minimales d’affiliation pour obtenir des droits au CSP comparé à celles prévalant pour l’ARE. Certains salariés bénéficiaires se retrouvaient donc parfois privés d’une continuité optimale de leurs droits. L’avenant y remédie en alignant strictement les règles et en précisant les cas d’allongement ou de suspension des droits en phase de CSP.

  • Mise à jour de la durée d’affiliation selon l’âge
  • Alignement des montants minimums de l’ASP avec l’ARE
  • Clarté accrue sur le suivi du salarié par France Travail et Pôle emploi
  • Suppression des divergences réglementaires sur l’éligibilité

Le partenariat renforcé avec France Travail se manifeste dans la coordination avec Pôle emploi pour le suivi personnalisé des bénéficiaires. Cette coopération s’appuie aussi sur les ressources de la CPAM pour le volet santé et celui de l’Acoss pour la gestion des contributions sociales. Les salariés peuvent ainsi bénéficier d’un accompagnement global.

Aspect concerné Ancienne règle Nouvelle règle
Durée d’affiliation requise 24 mois pour tous 24 mois (<55 ans) / 36 mois (≥55 ans)
Montant minimal d’allocation ASP Variable selon conventions antérieures Égale au montant minimum de l’ARE
Suivi du bénéficiaire Pôle emploi uniquement France Travail + Pôle emploi

Prolongation et nouvelles dispositions spécifiques du contrat de sécurisation professionnelle au 31 décembre 2025

Initialement encadré par les conventions interprofessionnelles de 2015 et ses avenants, le Contrat de sécurisation professionnelle bénéficie d’une prorogation officielle jusqu’au 31 décembre 2025, apportant une continuité essentielle à ce dispositif. Cette longévité est conditionnée par les mutations du marché du travail et l’instabilité économique qui affecte de nombreuses branches professionnelles.

Au-delà de cette prolongation, une nouveauté importante réside dans l’introduction d’un cas spécifique d’allongement du dispositif consacré aux salariés en congé de présence parentale. Cette mesure répond à la nécessité d’offrir une protection renforcée à ces catégories de travailleurs dont la situation personnelle pourrait complexifier leur retour à l’emploi.

Concrètement, le salarié en congé de présence parentale voit sa période d’affiliation ou ses droits prolongés, lui permettant ainsi de bénéficier pleinement des mesures du CSP sans pénalité pour son absence liée à cette situation familiale particulière. Cela illustre clairement une volonté des partenaires sociaux et des organismes comme l’UNEDIC et la Sécurité Sociale d’adapter les dispositifs aux réalités humaines et sociales actuelles.

  • Prorogation du CSP jusqu’au 31 décembre 2025 en France métropolitaine et à Mayotte
  • Ajout d’un nouveau cas d’allongement pour les salariés en congé de présence parentale
  • Renforcement de la coordination entre Pôle emploi, CAP emploi et France Travail
  • Maintien des droits dans la durée malgré les situations personnelles complexes

Les entreprises et conseils en ressources humaines sont ainsi invités à intégrer ces ajustements réglementaires dans leurs procédures lors d’un licenciement économique, avec un accompagnement renforcé des salariés, notamment par les services publics compétents.

Le rôle opérationnel de France Travail et de Pôle emploi dans le suivi des bénéficiaires du CSP

France Travail s’affirme de plus en plus comme un acteur pivot dans le traitement global des parcours professionnels des salariés concernés par le contrat de sécurisation professionnelle. En collaboration étroite avec Pôle emploi, il assure un accompagnement personnalisé et multidimensionnel, intégrant formation, reconversion, conseils en évolution professionnelle et accès aux dispositifs de santé via la CPAM.

Le recours à un accompagnement centré sur les besoins du bénéficiaire met l’accent sur la dimension humaine et la sécurité sociale, favorisant un retour réaliste et rapide à l’emploi. Cette stratégie vise à répondre aux nouvelles exigences du marché du travail tout en réduisant les risques de chômage de longue durée.

  • Orientation vers des formations adaptées en lien avec les besoins du marché
  • Suivi médical et social avec la CPAM pour prévenir les situations de fragilité
  • Gestion administrative simplifiée grâce à l’Acoss et à la Sécurité Sociale
  • Intervention de CAP emploi pour les travailleurs en situation de handicap

En outre, la collaboration interinstitutionnelle permet d’éviter les ruptures de droits, notamment pour les salariés en situation précaire ou en congés spécifiques. Ce modèle de coordination exemplaire, soutenu par des plateformes numériques et des conseillers dédiés, illustre la modernisation des services publics dans ce domaine stratégique.

Acteur Rôle spécifique dans le CSP Impact sur le bénéficiaire
France Travail Coordination globale et suivi personnalisé Parcours personnalisé, accès à la formation et conseils professionnels
Pôle emploi Gestion administrative et indemnisation Soutien et versement des allocations
CPAM Suivi de la santé Prévention des ruptures liées à la santé
Acoss / Sécurité Sociale Gestion des cotisations et protection sociale Maintien des droits sociaux

Les conséquences pour les entreprises et les salariés : adaptation et stratégie face aux nouveautés 2025

Les changements instaurés pour le CSP impliquent un besoin accru d’adaptation pour les entreprises, en particulier celles soumises à la réglementation des licenciements économiques. Les directions des ressources humaines doivent intégrer les nouvelles obligations liées à la durée d’affiliation et aux conditions d’éligibilité, tout en travaillant en partenariat avec les instances comme Pôle emploi et CAP emploi pour assurer un accompagnement optimal des salariés.

Les salariés, quant à eux, doivent être informés précisément de leurs droits et des modalités d’application pour bien choisir de bénéficier du CSP, notamment compte tenu des différences liées à l’âge et aux situations spécifiques telles que le congé de présence parentale. La transparence et la communication facilitent la prise de décision et limitent les contentieux.

  • Révision des procédures internes liées aux licenciements économiques
  • Formation des équipes RH aux nouvelles réglementations
  • Communication claire auprès des salariés sur leurs droits
  • Collaboration renforcée avec Pôle emploi et France Travail

Dans un contexte économique souvent instable, ces dispositions contribuent à mieux sécuriser les parcours des salariés et à favoriser un retour rapide à l’emploi. L’enjeu est également d’optimiser l’usage des budgets publics et des contributions sociales gérés par l’Acoss, tout en respectant les exigences du Ministère du Travail pour moderniser la protection sociale dans notre pays.

Questions fréquentes sur les évolutions du contrat de sécurisation professionnelle

  • Qui peut bénéficier du contrat de sécurisation professionnelle ?
    Les salariés licenciés pour motif économique dans les entreprises qui en remplissent les conditions, quelle que soit leur ancienneté, peuvent bénéficier du CSP.
  • Comment est calculée la durée d’affiliation requise ?
    Elle dépend de l’âge du salarié : 24 mois pour les moins de 55 ans, 36 mois pour les 55 ans et plus, sur la période précédant la rupture.
  • Quelle est la durée maximale du CSP en 2025 ?
    Le dispositif est prolongé jusqu’au 31 décembre 2025, avec des conditions équivalentes à celles de la convention d’Assurance chômage en vigueur.
  • Comment les organismes tels que France Travail et Pôle emploi interviennent-ils ?
    Ils assurent un accompagnement personnalisé, couvrant l’indemnisation, la formation, ainsi que le suivi social et médical.
  • Quelles sont les nouveautés pour les salariés en congé de présence parentale ?
    Ils bénéficient d’une possibilité d’allongement des droits dans le cadre du CSP pour compenser la période d’absence.

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