Longtemps plébiscité en France pour son économie de carburant et son coût avantageux à la pompe, le diesel traverse aujourd’hui une période de fortes turbulences. Devenu l’énergie dominante dans les années 2010, il est désormais confronté à une chute sans précédent des ventes, notamment dans le neuf, qui s’accompagne d’une mise en quarantaine progressive dans les zones urbaines à faibles émissions. Pourtant, malgré un recul net dans les immatriculations, le diesel continue de s’imposer comme une motorisation prisée sur le marché de l’occasion et reste accessible en termes d’assurance auto. Ce paradoxe soulève une question essentielle : le diesel est-il un carburant voué à disparaître ou présente-t-il encore des arguments solides pour certains profils d’automobilistes en 2025 ?
Les récentes décisions politiques, telles que la levée des restrictions imposées par les Zones à Faibles Émissions (ZFE), ainsi que la résilience de certains modèles diesel neufs dans les ventes, comme la Renault Clio, témoignent d’un regain d’intérêt inattendu. Parallèlement, le parc automobile diesel, nourri par sa réputation de robustesse et d’efficacité, reste largement dominant sur les routes françaises, notamment via un stock massif de véhicules d’occasion. Sur le plan de l’assurance, les tarifs des contrats associant diesel et automobiles restent compétitifs, souvent plus avantageux que ceux des voitures essence ou électriques. Cependant, les paramètres écologiques, la politique tarifaire à la pompe et la transition énergétique ajoutent des couches de complexité dans le choix d’une motorisation diesel aujourd’hui.
Face à ce tableau contrasté, les conducteurs doivent naviguer entre restrictions, coûts, performances et couverture d’assurance, tandis que les grands acteurs du secteur énergétique comme TotalEnergies, Shell, Esso ou encore ELF adaptent leurs offres pour accompagner cette mutation. Cette enquête approfondie dévoile les forces et faiblesses du diesel dans le paysage automobile contemporain, de son rôle économique à sa place dans les contrats d’assurance actuels, pour un éclairage essentiel sur ce carburant en pleine évolution.
Le déclin du diesel dans l’automobile neuve : pourquoi le carburant perd-il du terrain ?
Le diesel, jadis roi du marché automobile neuf en France, a vu sa part s’effondrer en moins d’une décennie. En 2014, il représentait encore environ 64 % des immatriculations de voitures neuves, mais cette part est tombée à environ 4 % en 2025. Plusieurs facteurs convergent pour expliquer cette reculade spectaculaire.
Premièrement, l’alignement progressif des prix du diesel sur ceux de l’essence a réduit l’avantage économique qui motivait une large base de clients. À la pompe, les tarifs proposés par des fournisseurs tels que TotalEnergies, Shell ou BP sont désormais très proches, ce qui gomme l’attractivité classique du diesel. Ce changement tarifaire a fortement redistribué les préférences des consommateurs vers l’essence et les motorisations alternatives.
Deuxièmement, la montée en puissance des politiques publiques favorisant la transition énergétique est devenue un moteur déterminant. Les restrictions imposées dans les zones urbaines avec la mise en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE) ont peu à peu marginalisé le diesel, en interdisant notamment son accès à certains centres-villes, pénalisant ainsi son usage quotidien. Dans ce contexte, des marques commencent à abandonner la commercialisation de modèles diesel, anticipant un marché de plus en plus étroit.
Troisièmement, le développement rapide des véhicules hybrides et électriques porte un coup supplémentaire au diesel. Ce mouvement est soutenu par de nombreuses aides gouvernementales, créant une dynamique difficile à contrer pour le diesel, pourtant reconnu pour sa sobriété dans les grands trajets et son endurance technique.
- Alignement des prix à la pompe entre diesel et essence
- Installation des Zones à Faibles Émissions (ZFE) limitant le diesel en milieu urbain
- Essor des véhicules électrifiés soutenu par les politiques publiques
- Réduction progressive de l’offre diesel chez les constructeurs
Les conséquences sur le marché du neuf sont marquées, avec une chute vertigineuse des ventes. Cependant, des signes de résistance apparaissent dans certains segments, comme le montre la hausse des ventes de modèles diesel de la gamme Renault, notamment la Clio diesel, qui enregistre un bond de 98 % des ventes en 2025. La persistance de ce regain provient aussi du fait que quelques véhicules diesel proposent désormais des technologies améliorant leur empreinte écologique, ce qui leur permet de conserver un accès partiel aux zones protégées.
Année | Part de marché diesel (% voitures neuves) | Ventes Renault Clio diesel (en %) |
---|---|---|
2014 | 64 | – |
2023 | 7 | 45 |
2025 | 4 | 98 |

Le marché de l’occasion diesel : un vivier encore dynamique et séduisant
Si le neuf délaisse largement le diesel, le marché de l’occasion, lui, fait de la résistance. En effet, plus de 40 % des transactions de véhicules d’occasion concernent des automobiles diesel. Cette popularité s’explique par plusieurs raisons solides.
Le moteur diesel est reconnu pour sa robustesse et sa longévité. Beaucoup de véhicules diesel peuvent parcourir plusieurs centaines de milliers de kilomètres, ce qui en fait un investissement durable pour les acheteurs soucieux de fiabilité à long terme. Les marques phare comme Peugeot, Citroën, ou Mercedes ont d’ailleurs longtemps capitalisé sur cette réputation pour fidéliser leur clientèle.
Par ailleurs, le diesel conserve des qualités très appréciées des gros rouleurs et des professionnels. Sa consommation relativement inférieure à l’essence sur autoroute permet de réaliser des économies substantielles sur les trajets longs. Certains véhicules récents, tels que le C5 Aircross et le Mercedes GLA, enregistrent même des hausses respectives de 71 % et 15 % de ventes diesel sur l’occasion, démontrant que cette motorisation ne s’éteint pas totalement.
- Robustesse et durabilité du moteur diesel
- Intérêt des gros rouleurs pour ce carburant économe
- Large parc disponible avec des modèles récents en seconde main
- Maintien d’une cote de revente performante
En termes d’accessibilité, les prix des véhicules diesel d’occasion restent généralement compétitifs, ce qui incite nombre d’automobilistes à opter pour un diesel plutôt qu’un essence ou un électrique, dont le prix neuf reste élevé. En outre, certains réseaux de distribution comme Leclerc ou Carrefour s’impliquent dans la distribution et la maintenance des véhicules diesel d’occasion, contribuant ainsi à la démocratisation de cette motorisation.
Type de véhicule | Part des ventes d’occasion diesel (%) | Évolution des ventes 2025 (%) |
---|---|---|
Citadines | 35 | +12 |
SUV compacts | 45 | +18 |
Berlines | 50 | +8 |
Assurance auto diesel : comment bénéficier des meilleures offres malgré le déclin ?
Le recul du diesel ne s’accompagne pas d’une hausse des tarifs d’assurance pour les véhicules équipés de ce type de motorisation. En effet, selon les statistiques compilées par LeLynx.fr, les contrats auto pour voitures diesel restent parmi les plus abordables en France.
Plusieurs facteurs expliquent cette tendance. D’abord, la grande partie du parc diesel étant composée de véhicules d’occasion, souvent de marques généralistes abordables comme Socar ou Avia, les primes restent basses. Le profil des conducteurs de diesel est aussi majoritairement composé de professionnels ou de gros rouleurs, dont le comportement au volant est souvent mieux anticipé par les assureurs.
En moyenne, le coût annuel d’une assurance pour véhicule diesel s’élève à environ 650 €, ce qui est inférieur de près de 5 % par rapport aux voitures essence (682 €), et de 20 % par rapport aux véhicules électrifiés (812 €). Ce contraste peut s’expliquer par la différence des coûts de réparation, la fréquence des sinistres et la valeur résiduelle des véhicules.
- Primes annuelles en moyenne plus faibles que pour l’essence et l’électrique
- Impact du parc majoritairement d’occasion et marques accessibles
- Comportement routier des utilisateurs bien pris en compte
- Différentes options d’assurance adaptées selon l’ancienneté du véhicule
Il convient néanmoins d’ajuster son contrat d’assurance en fonction de l’état et de la valeur du véhicule diesel. Par exemple :
- Pour un diesel ancien et peu cher, une assurance au tiers suffit généralement
- Pour un véhicule diesel bien coté sur le marché de l’occasion, une formule au tiers étendu ou intermédiaire est recommandée
- Pour une voiture diesel neuve ou récente, la souscription à une assurance tous risques s’avère judicieuse
Les grandes stations-service et le diesel : une offre toujours disponible mais en mutation
Malgré la baisse de la demande, les carburants diesel restent largement proposés par la majorité des grandes enseignes de distribution. TotalEnergies, Shell, Esso, Avia, ELF, BP, Socar, Q8, ainsi que les distributeurs alimentaires comme Leclerc et Carrefour continuent d’alimenter en diesel un parc vieillissant autant que renouvelé.
Les stations se digitalisent et diversifient leurs offres, intégrant désormais des pompes électriques et hybrides pour accompagner la transition énergétique, tout en maintenant un réseau diesel compétitif afin de répondre à la demande des conducteurs qui privilégient encore cette énergie. Certains opérateurs mettent en avant la qualité et la performance des carburants diesel qu’ils distribuent, incluant des additifs améliorant la combustion et la propreté des moteurs.
- Disponibilité du diesel dans la quasi-totalité des stations majeures
- Intégration progressive des bornes électriques en stations-service
- Offres promotionnelles liées au carburant diesel pour fidéliser la clientèle
- Développement d’additifs pour diesel visant à réduire l’empreinte écologique
Enseigne | Proportion stations proposant diesel (%) | Initiatives écologiques en cours |
---|---|---|
TotalEnergies | 95 | Insertion de carburants renouvelables et biodiesel |
Shell | 90 | Programme d’additifs nettoyants et réduction des émissions |
Leclerc | 85 | Promotion de carburants alternatifs et bornes recharge |
Perspectives et avenir du diesel : un carburant en mutation continue
Alors que le diesel est souvent perçu comme un carburant dépassé, son avenir s’inscrit toutefois dans une forme d’adaptation et d’évolution plutôt que dans une simple extinction. Si les pressions environnementales et réglementaires ont entraîné un recul significatif, notamment dans le neuf et en milieu urbain, plusieurs facteurs laissent entrevoir une pérennité de cette motorisation dans certains segments.
Les avancées technologiques dans la réduction des émissions polluantes, comme les moteurs diesel équipés de filtres à particules perfectionnés et de systèmes de dépollution avancés, permettent d’envisager une utilisation plus propre du carburant. Par exemple, certains constructeurs explorent le diesel renouvelable ou les carburants de synthèse qui promettent une meilleure compatibilité avec les exigences écologiques en vigueur.
D’autre part, des usages spécifiques comme le transport lourd, les véhicules utilitaires, et les longues distances, continuent de tirer pleinement parti des qualités du diesel, telles que la robustesse moteur, la réserve d’énergie et la consommation maîtrisée. Par conséquent, si le diesel quitte lentement les grandes agglomérations, il conserve un rôle stratégique dans certaines niches du marché automobile.
- Amélioration continue des technologies de dépollution pour moteurs diesel
- Développement progressif du biodiesel et des carburants de synthèse
- Maintien dans les segments du transport lourd et des utilitaires
- Rôle stratégique dans les longs trajets et gros volumes
En résumé, malgré une image écornée et un contexte réglementaire exigeant, le diesel n’a pas encore dit son dernier mot et continue de s’intégrer, certes différemment, dans l’économie automobile et énergétique française.
Questions fréquentes sur le diesel en 2025
- Le diesel est-il toujours rentable pour les gros rouleurs en 2025 ?
Oui, le diesel reste avantageux pour ceux qui parcourent régulièrement de longues distances en raison de sa consommation plus faible sur autoroute comparée à l’essence. - Les véhicules diesel sont-ils toujours assurables à des tarifs compétitifs ?
Effectivement, les assurances pour voitures diesel sont généralement moins coûteuses que pour les véhicules essence ou électriques, notamment parce que beaucoup de ces véhicules sont d’occasion et ont une bonne robustesse. - Les stations-service continuent-elles de proposer du diesel ?
La majorité des grandes enseignes comme TotalEnergies, Shell ou BP maintiennent l’offre de diesel, même si elles développent aussi la recharge électrique dans leurs stations. - Le diesel neuf peut-il encore être acheté malgré la fin des ZFE ?
Bien que la part du diesel neuf soit faible, elle connaît un léger rebond grâce à la levée partielle des restrictions dans certaines villes et à l’amélioration des technologies diesel. - Quels contrats d’assurance privilégier pour un véhicule diesel en 2025 ?
Pour un diesel ancien, l’assurance au tiers suffit souvent. En revanche, pour un véhicule récent ou de bonne valeur, l’assurance tous risques reste recommandée pour une meilleure couverture.
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