En 2025, une réalité inquiétante s’impose dans le paysage français : environ 1,7 million de Français vivent sans assurance multirisques habitation. Alors que la souscription à une telle protection est obligatoire pour la majorité des locataires et copropriétaires, le nombre de foyers non assurés progresse, alimenté par une inflation persistante des tarifs et des défis nouveaux liés au climat et à l’économie. Cette situation atteint une ampleur inédite, avec des conséquences majeures sur la sécurité financière des ménages et sur la gestion collective des risques immobiliers. Entre disparités régionales marquées, initiatives publiques émergentes et acteurs majeurs du secteur comme MAIF, MACIF ou Groupama, le phénomène illustre les tensions croissantes autour de la contractualisation d’assurance habitation en France.
Hausse des primes d’assurance habitation : causes et conséquences sur les Français non assurés
L’augmentation des tarifs d’assurance multirisques habitation est un facteur central du phénomène d’exclusion croissante des foyers. Depuis 2020, le prix moyen annuel d’une police habitation a augmenté de manière significative, passant de 210 à 243 euros, soit une hausse globale de plus de 13 %. La période récente a été particulièrement marquée par une flambée durant l’année écoulée, avec une augmentation de 7,2 %. Ces hausses sont en grande partie liées aux aléas climatiques, que les assureurs intègrent désormais dans leurs calculs de risque et de prime.
Les répercussions de cette inflation tarifaire se traduisent par une désaffection croissante vis-à-vis de la souscription. De nombreux ménages, surtout ceux disposant de revenus modestes, choisissent de ne pas renouveler ou souscrire à un contrat. Ainsi, aujourd’hui, 1,7 million de Français viennent s’ajouter à la liste des non-assurés, représentant dans le pays environ 2,5 % des occupants de résidences principales. Cette tendance pose aussi un problème pour la cohésion sociale et économique, car le risque de sinistres non couverts augmente collectivement, fragilisant la protection globale des logements.
Liste des principaux éléments augmentant le coût des assurances habitation en 2025 :
- Fréquence accrue des catastrophes naturelles : inondations, tempêtes et feux de forêt plus réguliers.
- Coût des réparations, lui-même en hausse à cause de l’inflation des matériaux et de la main-d’œuvre.
- Exigences réglementaires renforcées sur la prévention et la sécurité des bâtiments.
- Risques liés au réchauffement climatique favorisant des dégradations durables des habitations.
- Gestion plus stricte du portefeuille client par les assureurs pour limiter les risques financiers.
Tableau comparatif des tarifs moyens annuels d’assurance habitation selon les régions
| Région | Tarif annuel moyen (€) |
|---|---|
| PACA | 254 |
| Bretagne | 175 |
| Île-de-France | 230 |
| Auvergne-Rhône-Alpes | 220 |
Le Sud-Est français est le plus fortement impacté par ces hausses, notamment dans la région PACA où les sinistres liés aux tempêtes et sécheresses sont plus fréquents. À l’inverse, des régions comme la Bretagne bénéficient de primes plus abordables reflétant un risque moins élevé.

L’impact du réchauffement climatique sur la montée des sinistres habitation en France et les mesures des assureurs
Le rôle du changement climatique dans l’évolution des primes d’assurance habitation est aujourd’hui primordial. La multiplication et l’intensification des événements météorologiques extrêmes imposent aux assureurs de revoir leurs modèles actuarielles, ce qui se traduit par une surfacturation des risques dans certaines zones géographiques. En France, des épisodes récents de sécheresses intenses ont conduit à une augmentation des fissures dans les murs ou fondations, enflant ainsi les coûts de réparations et les demandes d’indemnisation.
Les assureurs tels que Axa, Allianz ou Generali sont confrontés à ces défis qui bouleversent les logiques traditionnelles d’établissement des tarifs. Ils doivent jongler entre la nécessité de rester compétitifs sur le marché, satisfaire leurs clients et assurer la pérennité financière de leurs contrats. Cette tension influe sur la proposition faite aux assurés, avec parfois des exclusions de garanties ou des augmentations tarifaires non négligeables dans des zones à risque élevé.
Effets spécifiques du climat sur l’habitation :
- Inondations et dégâts des eaux : augmentation des recours en indemnisation liés aux dégâts causés par la montée des eaux.
- Tempêtes et vents violents : détérioration des toitures, fenêtres et façades.
- Sécheresse prolongée : apparition et aggravation des fissures dans les murs, affectant la structure des biens immobiliers.
- Feux de forêt dans des zones périurbaines, nécessitant des couvertures spécifiques et coûteuses.
- Déplacement des populations dans les secteurs les plus affectés, entraînant des risques d’impayés et de précarité.
Face à ce contexte, plusieurs compagnies innovent dans leurs offres. Par exemple, la MAIF propose des formules modulables intégrant des options spécifiques aux risques climatiques. De son côté, Crédit Agricole Assurances privilégie la prévention avec des outils permettant de mieux évaluer la vulnérabilité de l’habitat.
Les conséquences sociales et juridiques d’une absence d’assurance multirisques habitation
Ne pas disposer d’une assurance multirisques habitation expose les ménages à des risques majeurs, au-delà des seuls aspects financiers. En France, pour les locataires comme pour certains copropriétaires, l’assurance habitation est une obligation légale. Ne pas s’y conformer peut entraîner des conséquences juridiques lourdes, telles que :
- Résiliation du bail ou refus de renouvellement de la part du propriétaire en cas de non-presentation de l’attestation d’assurance.
- Responsabilité civile en cas de dommages causés à un tiers non couverts par une assurance.
- Impossibilité de bénéficier d’indemnisation en cas de sinistre domestique, avec des pertes matérielles importantes.
Sur le plan social, la multiplication des cas de non-assurance se traduit par un affaiblissement de la résilience des quartiers et des familles. À Marseille, par exemple, environ 20 % des locataires ne souscrivent pas à une multirisques habitation, un chiffre alarmant dont témoigne Patrick Amico, adjoint au logement de la mairie. Cette situation génère un risque accru d’endettement et de précarité supplémentaire en cas de sinistre.Un propriétaire bailleur devra ainsi se prémunir constamment face aux risques de non-couverture, ce qui impacte la relation locative et peut aboutir à un cercle vicieux d’exclusion.
Liste des risques liés à l’absence d’assurance habitation :
- Exposition financière directe aux dégâts domestiques
- Procédures juridiques et pénalités
- Risques de non-renouvellement de contrat de location
- Perte de recours possible en cas de responsabilité civile
- Fragilisation sociale des ménages
Initiatives locales pour pallier le déficit de couverture habitation en France
Pour répondre à l’ampleur du phénomène lié aux non-assurés, plusieurs municipalités ont initié des systèmes d’assurance conventionnée à bas coût. Paris, Grenoble, Lille, et prochainement Marseille, tentent ainsi d’apporter des solutions accessibles, adaptées aux publics vulnérables soumis à des contraintes budgétaires fortes.
Ces dispositifs fonctionnent généralement sur des critères sociaux, permettant aux familles les plus modestes d’accéder à une couverture essentielle contre les risques domestiques. Les contrats conventionnés bénéficient souvent de partenariats avec des assureurs majeurs comme GMF, MMA, ou la Matmut, facilitant une diffusion rapide et un encadrement à coûts maîtrisés.
Points clés des assurances conventionnées proposées :
- Tarifs réduits négociés par la municipalité
- Conditions d’éligibilité ciblant les foyers à revenus modestes
- Garanties essentielles couvrant les risques de base : incendie, dégâts des eaux, responsabilité civile
- Accompagnement personnalisé pour faciliter la souscription et la gestion des sinistres
- Impact social positif en réduisant la précarité d’habitat et en promouvant la stabilité résidentielle
Cette stratégie répond non seulement à une nécessité immédiate pour minimiser le parc immobilier non assuré, mais elle devient aussi un levier pour renforcer la cohésion sociale. Les exemples concrets montrent qu’une meilleure couverture influence positivement la prévention et la gestion des risques sur le moyen terme.
Les acteurs majeurs de l’assurance habitation face aux défis de 2025
En 2025, le secteur de l’assurance habitation en France est largement dominé par des groupes comme MAIF, MACIF, Groupama, Axa, Allianz, Matmut, GMF, Crédit Agricole Assurances, Generali et MMA. Ces compagnies font face à une double exigence : répondre à la complexité croissante des risques, tout en maîtrisant la montée des coûts pour leurs assurés.
Chaque acteur déploie des stratégies différenciées pour s’adapter aux nouvelles contraintes :
- Innovation technologique : utilisation de l’intelligence artificielle pour l’évaluation des risques, prévention via des objets connectés dans les logements.
- Offres modulables : création de formules plus personnalisées pour réduire les primes des ménages à faibles revenus.
- Partenariats publics-privés : collaboration avec les collectivités locales pour diffuser des assurances conventionnées.
- Communication renforcée : campagnes de sensibilisation à l’importance de l’assurance habitation et des risques non couverts.
Tableau des principaux acteurs et leurs initiatives en 2025
| Assureur | Initiatives clés |
|---|---|
| MAIF | Offres modulables et prévention innovante |
| MACIF | Assurance sociale conventionnée, soutien aux ménages vulnérables |
| Axa | Tarifs adaptatifs selon le profil de risque |
| Groupama | Partenariats locaux et dispositifs d’accompagnement |
| Allianz | Technologie et gestion des sinistres simplifiée |
| Matmut | Solutions d’assurance à bas coût |
| GMF | Assurances conventionnées en collaboration avec municipalités |
| Crédit Agricole Assurances | Outils d’évaluation et prévention climatique |
| Generali | Flexibilité contractuelle et offres innovantes |
| MMA | Programmes sociaux et campagnes de sensibilisation |
Dans ce contexte, la prochaine avancée majeure pourrait être liée à l’intégration plus forte des données climatiques dans la tarification, un défi à la fois technique et social qui conditionnera la stabilité du marché.
Questions fréquentes des Français sur l’assurance multirisques habitation
- Quelles sont les garanties minimales indispensables dans un contrat multirisques habitation ?
Les garanties de base comprennent généralement la responsabilité civile, la protection contre l’incendie, les dégâts des eaux, le vol et les catastrophes naturelles. - Que risque un locataire non assuré en cas de sinistre ?
Il peut être sujet à une résiliation du bail, à une mise en cause de sa responsabilité civile ainsi qu’à des difficultés financières majeures face aux réparations. - Comment bénéficier des assurances conventionnées proposées par certaines villes ?
Il est essentiel de répondre aux critères sociaux fixés par les municipalités et de se rapprocher des organismes partenaires comme GMF ou MMA pour souscrire. - Les compagnies d’assurance appliquent-elles des hausses générales ou ciblées ?
Les augmentations sont souvent ciblées selon les zones géographiques et le profil de risque, impactant plus fortement les régions exposées au climat extrême. - Quelles mesures pour réduire sa prime d’assurance habitation ?
Installer des dispositifs de prévention (alarme, détecteur de fumée) et choisir une franchise adaptée. Comparer les offres via des plateformes spécialisées peut aussi aider à diminuer le coût.








