Dans un contexte où le paysage de la complémentaire santé fait face à des défis majeurs, la nomination d’Éric Chenut à la présidence de l’Union nationale des organismes complémentaires d’assurance maladie (Unocam) marque un tournant stratégique pour l’avenir du secteur. Élu le 13 octobre 2025, Éric Chenut succède à Marc Leclère et incarne une volonté accrue de dialogue et de coopération entre les complémentaires santé, l’Assurance Maladie obligatoire et les professionnels de santé. Son élection, bien qu’ayant suscité des divergences notamment avec le CTIP, souligne l’importance de la Mutualité Française au sein de cette institution, mettant en lumière des enjeux clés autour de la gouvernance, des relations interassureurs et des stratégies pour consolider la position des mutuelles et autres acteurs majeurs comme Harmonie Mutuelle, Malakoff Humanis ou AG2R La Mondiale. À travers un programme articulé autour de quatre priorités, il entend réaffirmer le rôle central de l’Unocam dans le système de santé français, à l’heure où l’optimisation des financements et la pertinence des soins constituent des défis cruciaux.
Éric Chenut et son élection à la présidence de l’Unocam : enjeux et contexte 2025
L’élection d’Éric Chenut, président de la Mutualité Française, à la tête de l’Unocam intervient à un moment charnière pour le secteur des complémentaires santé. Créée suite aux réformes de 2004, l’Unocam rassemble divers acteurs majeurs, notamment la Mutualité Française, France Assureurs, le CTIP, ainsi que les régimes locaux comme celui d’Alsace Moselle. Cette union d’organismes représente une force collective essentielle dans la négociation auprès des pouvoirs publics et dans la structuration du système de santé français.
Éric Chenut s’est imposé comme unique candidat lors du conseil d’administration du 13 octobre 2025, obtenant la majorité des voix, malgré l’opposition notable du CTIP qui a refusé de le soutenir. Ce rejet traduit une certaine tension politique autour de la gouvernance et des équilibres entre les différentes familles d’organismes complémentaires, notamment entre mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs privés comme Apivia ou Pro BTP.
Dans ce contexte, la mission d’Éric Chenut est double : d’une part, préserver l’unité des acteurs complémentaires, et d’autre part, renforcer la représentativité collective de l’Unocam face à l’Assurance Maladie obligatoire (AMO). Sa longue expérience à la Mutualité Française lui confère une crédibilité notable pour piloter ce dialogue complexe. Son élection illustre aussi une tendance qui promeut la place des mutuelles telles que la Mutuelle Générale, la MGEN ou la Mutuelle Bleue dans la gouvernance de la complémentaire santé.
Voici les principaux défis auxquels il devra faire face durant son mandat :
- Consolider la coopération entre les différents organismes complémentaires, notamment en rapprochant les visions parfois divergentes de la FNMF, du CTIP et de France Assureurs.
- Relever les tensions structurelles liées au financement de la complémentaire santé et à la réforme des tarifs des professionnels de santé.
- Assurer une meilleure coordination avec l’Assurance Maladie pour influencer les négociations conventionnelles.
- Répondre aux attentes toujours plus fortes des assurés en termes de qualité de service et d’accès aux soins.
| Acteur complémentaire | Rôle | Poids dans Unocam |
|---|---|---|
| Mutualité Française (ex : Harmonie Mutuelle, MGEN) | Représentation des mutuelles | Majoritaire |
| CTIP (ex : Malakoff Humanis, Apivia) | Institutions de prévoyance | Minoritaire mais influent |
| France Assureurs (ex : AG2R La Mondiale, Pro BTP) | Insureurs privés | Significatif |
Cette répartition structurelle influence les prises de décision et la dynamique interne de l’Unocam. Éric Chenut devra donc naviguer avec tact entre ces forces pour mener son mandat à bien.

Quatre axes stratégiques pour renforcer l’Unocam et la complémentaire santé
Le nouvel exécutif dévoile quatre priorités essentielles à la feuille de route de l’Unocam pour les trois prochaines années. Ces axes ont été définis pour répondre à la fois aux enjeux structurels et à la nécessité d’une coopération renforcée au sein du secteur santé.
Renforcer le dialogue avec l’Assurance Maladie obligatoire
Depuis sa création, l’Unocam agit comme un interlocuteur majeur pour l’État, notamment dans la régulation et l’évolution de l’assurance maladie. Sous la présidence d’Éric Chenut, ce dialogue se veut plus intensif et pluriannuel. Il s’agit d’influer davantage sur les négociations des conventions avec les syndicats de praticiens et sur les politiques publiques orientées vers la pertinence des soins et la prévention.
Les défis liés aux coûts croissants de la santé imposent une coordination accrue pour garantir la pérennité du système, tout en assurant un remboursement complémentaire optimal pour les assurés affiliés aux grandes mutuelles ou aux groupes comme Harmonie Mutuelle ou Malakoff Humanis.
Développer les relations avec les syndicats des professionnels de santé
Pour Éric Chenut, un dialogue direct avec les professionnels de santé libéraux est crucial. La collaboration avec les syndicats monoprofessionnels et pluriprofessionnels doit permettre d’adapter l’offre des complémentaires santé à l’évolution des pratiques médicales, tout en assurant un juste équilibre dans les rémunérations.
Voici les principales actions envisagées :
- Instaurer des commissions consultatives régulières avec les syndicats médicaux.
- Soutenir les expérimentations visant à améliorer la pertinence des prescriptions et la prévention.
- Favoriser la gestion conjointe des risques avec les professionnels pour réduire les coûts inutiles.
Améliorer l’efficacité collective face aux défis structurels
Les tensions financières structurelles impactent directement la complémentaire santé. L’augmentation des dépenses de santé, les besoins grandissants de la population vieillissante, et les innovations médicales nécessitent une adaptation rapide des organismes. Éric Chenut souhaite que l’Unocam encourage l’innovation organisationnelle, la mutualisation des ressources et l’harmonisation des pratiques pour optimiser l’efficacité globale.
Il s’agit notamment de renforcer la capacité des mutuelles et autres acteurs comme la Mutuelle Générale ou Pro BTP à proposer des services innovants tout en maitrisant les coûts.
Consolider le travail avec l’inter-AMC pour une voix plus forte
L’Unocam entend prolonger son engagement auprès de l’Inter-AMC, l’instance fédérant l’ensemble des complémentaires santé. En amplifiant cette collaboration, les organismes comme Apivia, Eovi Mcd ou Mutuelle Bleue bénéficient d’une force de négociation plus importante. Cette stratégie vise à défendre plus efficacement les intérêts communs face à l’assurance maladie obligatoire et aux pouvoirs publics.
| Axe stratégique | Objectifs clés | Impacts attendus |
|---|---|---|
| Dialogue avec l’AMO | Influencer les négociations conventionnelles | Meilleure coordination des financements |
| Relations avec syndicats médicaux | Adaptation des offres et rémunérations | Réduction des coûts et amélioration des soins |
| Efficacité collective | Innovation et mutualisation | Maîtrise de l’évolution des dépenses |
| Renforcement Inter-AMC | Unité des complémentaires santé | Poids accru dans les décisions publiques |
Le rôle des mutuelles historiques comme Harmonie Mutuelle et la MGEN dans l’écosystème Unocam
Les mutuelles ancrées dans le tissu social français, telles que Harmonie Mutuelle, la MGEN ou la Mutuelle Générale, jouent un rôle fondamental dans l’Unocam. Ces acteurs participent activement à la gouvernance, influent sur les décisions stratégiques, et représentent une large frange des assurés en complémentaire santé. Leur poids contribue à façonner les pratiques et à défendre une vision solidaire et inclusive du système de soins.
Les mutuelles s’appuient sur plusieurs leviers :
- Un maillage territorial fort assurant un accès large aux services.
- La promotion de la prévention et de l’éducation à la santé.
- Une implication significative dans la gouvernance des complémentaires.
- Des offres adaptées aux besoins spécifiques de populations variées, de jeunes actifs aux seniors.
Face aux enjeux contemporains, ces mutuelles sont également porteuses d’initiatives innovantes en matière numérique et d’accompagnement, renforçant l’efficacité globale du système. Elles collaborent étroitement avec d’autres entités, dont Malakoff Humanis et AG2R La Mondiale, pour coordonner leurs actions et optimiser les réponses aux assurés.
Un exemple marquant est la stratégie commune déployée en réponse aux défis de la prévention des maladies chroniques, qui mobilise les réseaux mutualistes dans toute la France. Cette dynamique collective permet de conjuguer solidarité, efficience et innovation.
L’avenir de la complémentaire santé sous la présidence d’Éric Chenut : anticiper et agir face aux mutations
L’élection d’Éric Chenut à la tête de l’Unocam prend place dans un environnement en pleine transformation. La complémentaire santé doit faire face à l’évolution des besoins des assurés, aux contraintes financières, et à la digitalisation croissante des services. La présidence doit ainsi aborder ces mutations avec une vision innovante et pragmatique pour garantir un système durable.
Voici les points clés de cette anticipation :
- Adaptation aux nouvelles attentes des assurés : les consommateurs demandent davantage de simplicité, de transparence et de personnalisation dans leurs contrats. Les mutuelles et organismes complémentaires doivent moderniser leurs offres.
- Renforcement de la prévention et de la pertinence des soins : soutenir la prévention afin de limiter les dépenses inutiles et améliorer la santé publique.
- Digitalisation des processus : automatisation des remboursements, téléconsultations, appuis aux parcours de soins numériques.
- Dialogue renforcé entre AMC, AMO et professionnels afin d’assurer une cohérence dans le pilotage du système de santé.
Il est essentiel que les organismes complémentaires tels que Pro BTP, Apivia ou Eovi Mcd investissent dans les innovations technologiques pour répondre efficacement aux demandes du marché et sécuriser la pérennité du système.
Enfin, la coopération internationale, notamment avec des partenaires européens, pourrait enrichir la réflexion stratégique et exporter les bonnes pratiques dans un contexte de santé globalisé.
| Défis de la complémentaire santé | Solutions proposées | Exemples d’actions concrètes |
|---|---|---|
| Complexité des offres et attentes des assurés | Simplification et personnalisation | Développement d’applications mobiles et contrats modulables |
| Défis financiers et contrôle des dépenses | Accentuation de la prévention | Programmes collaboratifs avec les mutuelles et professionnels de santé |
| Pression réglementaire et digitalisation | Automatisation et innovation technologique | Mise en place de téléconsultations et gestion automatisée des remboursements |
Équilibres entre familles d’organismes : le défi de la gouvernance partagée à l’Unocam
L’une des particularités de l’Unocam réside dans la diversité de ses membres, qui regroupent plusieurs familles d’organismes avec des approches différentes : mutuelles, institutions de prévoyance, assureurs privés et régimes locaux. Cette hétérogénéité alimente parfois des controverses sur la répartition des pouvoirs et des voix.
La période qui débute sous la présidence d’Éric Chenut est donc cruciale pour apaiser ces tensions et instaurer une gouvernance plus équilibrée :
- Dialogue ouvert avec le CTIP : malgré l’opposition lors du vote présidentiel, un travail concerté est essentiel pour intégrer cette famille aux décisions stratégiques.
- Travail coopératif avec France Assureurs : associer les assureurs privés dans la définition des priorités sans qu’ils se sentent marginalisés.
- Maintenir le rôle moteur des mutuelles sans exclure les autres familles.
Ces efforts permettront d’éviter tout blocage décisionnel et de faire face collectivement aux enjeux liés à l’évolution des politiques publiques. L’Unocam, à travers cette gouvernance partagée, a vocation à représenter l’ensemble des complémentaires pour mieux peser dans les négociations.
Quelques pistes concrètes pour améliorer cette gouvernance :
- Mise en place d’un bureau élargi pour intégrer toutes les familles d’acteurs
- Création de groupes de travail thématiques associant divers représentants
- Organisation d’assemblées générales régulières avec débats ouverts
Enfin, il sera important d’évaluer périodiquement l’efficacité des mécanismes de gouvernance afin d’ajuster les pratiques aux réalités du secteur.








