Assurance emprunteur : le baromètre MetLife 2025 dévoile une relance prudente aux perspectives encourageantes

Après une période tumultueuse marquée par un net ralentissement du crédit immobilier en 2024, le marché de l’assurance emprunteur commence à peine à entrevoir une lueur d’espoir. Le Baromètre Assurance Emprunteur 2025 de MetLife, réalisé en partenariat avec l’institut CSA, apporte un éclairage précis sur cette reprise timide mais significative. Grâce à la détente des taux d’intérêt et à la reprise progressive des prêts immobiliers, le secteur retrouve un certain dynamisme, notamment encouragé par une évolution dans les pratiques commerciales et une digitalisation accrue. Cette évolution prend place dans un contexte où les principales compagnies comme AXA, CNP Assurances, Generali ou Allianz ajustent leurs stratégies pour rester compétitives. En dépit de ce regain d’activité, les professionnels du secteur demeurent prudents, conscients des fragilités toujours présentes, mais optimistes face aux nouvelles perspectives offertes par la baisse des freins bancaires et la montée en puissance des délégations d’assurance. Ce panorama offre un panorama clair sur les transformations profondes que subit l’assurance emprunteur, tout en restant un secteur clé pour la sécurisation des projets immobiliers des Français.

Un marché de l’assurance emprunteur en reprise progressive après une année 2024 difficile

L’année 2024 a été particulièrement éprouvante pour le secteur de l’assurance emprunteur, impacté directement par la contraction du marché immobilier et la remontée des taux d’intérêt. Avec un nombre moyen de contrats immobiliers souscrits en constante diminution, passant de 4,2 en 2022 à 3,3 contrats par mois en 2025, les acteurs du marché ont dû s’adapter à une conjoncture défavorable. MetLife France, en collaboration avec l’institut CSA, a mené une enquête auprès de 200 professionnels de la distribution, dont des courtiers, agents généraux et intermédiaires en crédit, révélant un marché en convalescence.

La reprise observée en 2025 tient principalement à deux facteurs majeurs :

  • La détente significative des taux immobiliers : Le taux moyen de prêt immobilier est passé de 4,15 % à la fin 2023 à 3,09 % au troisième trimestre 2025. Cette baisse facilite la relance des projets immobiliers différés et améliore la capacité d’emprunt des ménages.
  • Le regain d’intérêt des emprunteurs : Avec cette baisse des taux, les ménages retrouvent confiance, et le volume des souscriptions d’assurance emprunteur repart doucement à la hausse.

Selon le baromètre, l’activité assurance emprunteur représente désormais 10 % du chiffre d’affaires des courtiers contre seulement 8 % un an auparavant, confirmant cette dynamique naissante. Toutefois, cette reprise reste encore modérée et très hétérogène en fonction des profils d’emprunteurs et des territoires. Les établissements financiers tels que Crédit Agricole Assurances, BNP Paribas Cardif ou Swiss Life doivent continuer à accompagner leurs partenaires et clients dans ce contexte complexe, tout en innovant pour séduire une clientèle plus informée et exigeante.

Pour mieux comprendre les évolutions, voici un tableau comparatif qui illustre les indicateurs clés entre 2024 et 2025 :

Indicateur Baromètre 2024 Baromètre 2025 Analyse / Tendance
Part de l’assurance emprunteur dans l’activité des courtiers 8 % 10 % Augmentation liée à la relance du marché immobilier
Nombre moyen de contrats signés par mois 4,2 (2022) 3,3 Poursuite de la baisse mais redynamisation partielle

Alors que les grands noms comme MAIF ou Groupama poursuivent leur développement, cette tendance à la reprise, bien que fragile, brosse les contours d’un marché qui amorce une sortie de crise progressive, malgré les incertitudes économiques persistantes.

Le rôle clé de la reprise des crédits immobiliers dans le redressement de l’assurance emprunteur

Le redressement du secteur de l’assurance emprunteur tient essentiellement au rebond du marché du crédit immobilier. Depuis plusieurs trimestres, on observe une amélioration progressive des conditions d’emprunt qui incite les foyers à reprendre des projets immobiliers retardés. Cette reprise est principalement soutenue par plusieurs facteurs :

  1. La baisse des taux d’intérêt : Un abaissement de plus d’un point de pourcentage sur la moyenne des taux immobiliers (de 4,15 % à 3,09 %) a un impact direct sur la capacité d’emprunt des particuliers. Cette évolution favorise la reprise de signatures de prêts.
  2. Une confiance renforcée : Les ménages anticipent désormais une stabilisation des taux, ce qui les encourage à finaliser leurs projets.
  3. Des offres d’assurance emprunteur plus flexibles : Les acteurs majeurs comme Allianz, AXA ou Generali adaptent leurs produits pour répondre aux exigences croissantes de personnalisation et de digitalisation.

Cependant, cette reprise ne signifie pas un retour au niveau d’avant la crise immobilière. Le nombre de contrats signés reste en deçà des chiffres enregistrés durant la période faste. Certains profils d’emprunteurs, notamment les primo-accédants et les ménages à revenus modestes, sont encore freinés par les conditions économiques actuelles et l’accès au crédit demeure sélectif.

Les courtiers, quant à eux, se voient contraints d’élargir leurs propositions d’assurance afin de capter une clientèle toujours plus attentive au rapport qualité-prix et à la couverture proposée. Le marché se distingue ainsi par :

  • Une plus grande diversité de produits et garanties
  • Une meilleure intégration des outils numériques pour simplifier la souscription
  • Une stratégie tarifaire plus adaptée aux besoins réels des emprunteurs

Ce dynamisme poussé par le redémarrage des crédits immobiliers accentue également la concurrence entre compagnies telles que Swiss Life, CNP Assurances et BNP Paribas Cardif, toutes engagées dans un processus d’innovation permanent.

La montée en puissance de la délégation d’assurance : un levier pour plus de concurrence et de choix

Le baromètre MetLife 2025 met en lumière une évolution déterminante dans les modes de souscription d’assurance emprunteur : la délégation d’assurance dépasse désormais la résiliation dans les pratiques commerciales. Ce phénomène traduit un marché qui s’oriente vers une plus grande concurrence bénéfique pour les consommateurs.

La délégation consiste à souscrire un contrat d’assurance prêt immobilier externe, différent de celui proposé par la banque prêteuse. En 2025, plus de 51 % des contrats signés sont le fruit de cette délégation, contre 49 % pour les résiliations. Cela s’explique notamment par :

  • Une meilleure compréhension de la liberté de choix : Les emprunteurs sont de plus en plus informés grâce aux actions de sensibilisation des courtiers et aux initiatives des assureurs comme MetLife.
  • Une baisse significative des freins bancaires : Ceux-ci sont passés de 72 % en 2023 à 44 % en 2025, ce qui facilite le recours à une assurance externe.
  • Des économies significatives : Les délégations peuvent permettre aux emprunteurs d’économiser plusieurs milliers d’euros, avec des offres parfois deux à quatre fois moins chères que les contrats groupe bancaires.

Pourtant, un frein persiste : la méconnaissance des emprunteurs, presque 39 % d’entre eux ne sollicitant pas spontanément un changement. Ce manque d’initiative est un enjeu crucial pour les professionnels du secteur qui multiplient conseils et accompagnement personnalisé.

Les banques semblent aujourd’hui plus souples face à cette concurrence, comme en témoignent les récentes évolutions observées avec la loi Lemoine. Cette dernière a instauré un droit à la résiliation simplifiée et à tout moment, modifiant profondément les rapports entre établissements et clients, et imposant une plus grande transparence.

Ce nouveau cadre légal a d’ailleurs été marqué par des sanctions historiques de la DGCCRF envers plusieurs grandes enseignes bancaires pour non-respect des dispositions, accentuant une vigilance accrue renforçant la position du consommateur.

Indicateur Baromètre 2024 Baromètre 2025 Analyse
Part de la délégation d’assurance 47 % 51 % Reprise nette de la délégation
Part de la résiliation 53 % 49 % Stable, mais une mobilité accrue
Résistance des banques à la délégation 72 % 44 % Fort recul des freins bancaires

Digitalisation et simplification : la nouvelle donne pour améliorer l’expérience emprunteur

La digitalisation des processus est un enjeu majeur pour l’ensemble des acteurs de l’assurance emprunteur. Face à une clientèle plus exigeante et plus connectée, les compagnies comme MetLife, AXA, Swiss Life et Generali développent des outils technologiques destinés à fluidifier et accélérer les démarches.

Le baromètre souligne plusieurs avancées notables :

  • La signature électronique : Permet une souscription rapide et sécurisée, réduisant les délais de contractualisation.
  • La suppression du questionnaire médical : Conformément à la loi Lemoine, qui exonère jusqu’à 200 000 € (400 000 € pour un couple) les emprunteurs de ce formalisme, facilitant l’accès à l’assurance pour un large public.
  • La simulation et tarification instantanée en ligne : Offrent une transparence et un gain de temps considérables, favorisant ainsi la comparaison immédiate des offres.
  • Le suivi client automatisé : Améliore la gestion des dossiers et la réactivité des services, limitant ainsi les périodes d’attente.

Ces innovations participent à transformer l’assurance emprunteur en un service plus accessible, plus souple, et mieux adapté aux profils divers. Elles s’inscrivent dans une stratégie plus large d’optimisation des parcours clients, essentielle pour fidéliser et attirer une clientèle jeune et technophile.

Les compagnies comme BNP Paribas Cardif ou Crédit Agricole Assurances mettent aussi en avant leur capacité à intégrer l’intelligence artificielle et les algorithmes prédictifs afin d’affiner l’évaluation des risques et de proposer des offres adaptées de manière plus personnalisée.

Perspectives et enjeux majeurs dans le secteur de l’assurance emprunteur

Le Baromètre MetLife 2025 permet d’esquisser les tendances qui marqueront l’avenir proche du secteur de l’assurance emprunteur :

  • Une montée en puissance des délégations et une concurrence accrue : Les offres alternatives gagnent du terrain face aux contrats groupe historiques des banques.
  • Un accompagnement accru des emprunteurs : Le rôle des courtiers, agents généraux et intermédiaires en crédit sera encore renforcé pour faciliter le choix et la substitution d’assurance.
  • L’importance de la digitalisation : Poursuivre les innovations technologiques pour optimiser le parcours client et réduire les délais sera un levier clé.
  • Une vigilance renforcée des autorités : Après les sanctions de la DGCCRF, il sera crucial de contrôler le respect strict des lois Lemoine et Lagarde pour protéger les droits des consommateurs.
  • Une adaptation constante aux évolutions économiques : Les compagnies devront rester flexibles face aux fluctuations des taux et aux attentes changeantes des emprunteurs.

Depuis des acteurs historiques comme MetLife et AXA jusqu’aux grands groupes mutualistes tels que MAIF et Groupama, la compétition s’intensifie, mais elle stimule aussi une amélioration globale des services et des conditions proposées. Cette dynamique, bien que prudente, laisse entrevoir un avenir prometteur où les consommateurs bénéficient d’un véritable choix et d’une meilleure maîtrise de leurs dépenses liées à l’assurance de prêt immobilier.

Perspectives Actions attendues Impact probable
Montée des délégations Renforcement de la transparence et de l’information Plus grande liberté et économies pour les emprunteurs
Digitalisation accrue Développement d’outils numériques simplifiés Expérience client améliorée et parcours accéléré
Surveillance réglementaire Respect strict des lois et sanctions en cas de manquement Protection renforcée des droits des consommateurs

Questions fréquentes sur l’assurance emprunteur et le Baromètre MetLife 2025

  • Quels sont les principaux facteurs ayant contribué à la reprise du marché de l’assurance emprunteur ?
    La baisse des taux immobiliers et la relance progressive des prêts immobiliers ont été les catalyseurs majeurs de la reprise, favorisant la signature de nouveaux contrats d’assurance emprunteur.
  • Pourquoi la délégation d’assurance est-elle devenue plus courante que la résiliation ?
    Elle offre davantage de liberté aux emprunteurs et permet des économies substantielles, couplées à une réduction des résistances bancaires, ce qui la rend plus attractive que la résiliation.
  • Comment la digitalisation facilite-t-elle la souscription d’assurance emprunteur ?
    Grâce à la signature électronique, la simulation en ligne et la suppression des questionnaires médicaux pour certains montants, la digitalisation simplifie et accélère le processus, offrant une meilleure expérience utilisateur.
  • Quelles sont les principales compagnies impliquées dans ce marché ?
    Des acteurs historiques tels que MetLife, AXA, Generali, Allianz, CNP Assurances, Swiss Life, BNP Paribas Cardif, Crédit Agricole Assurances, MAIF et Groupama jouent un rôle clé dans la structuration et la dynamique du secteur.
  • Quels défis restent à relever pour une reprise durable ?
    Assurer une meilleure information des emprunteurs, maintenir la concurrence loyale, pérenniser les outils digitaux et garantir le respect des lois restent des défis essentiels pour consolider la reprise.

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